James McGill – 1744-1813
James McGill, né en 1744 à Glasgow, en Écosse, étudie à l’Université de Glasgow.
Il immigre en Amérique du Nord peu avant 1766, et se lance dans le commerce dans la région des Grands Lacs, communément appelée à l’époque « le pays d’en haut ». En 1775, James McGill est déjà établi à Montréal et s’adonne au commerce des fourrures et des munitions. Devenu marchand prospère, il prend part au commerce et à l’importation de marchandises produites par des esclaves dans les plantations des Antilles.
En 1776, James McGill épouse Marie‑Charlotte Trottier Desrivières, veuve francophone née Guillimin, et devient le beau-père de ses fils. Il s’engage comme volontaire avec grade de colonel dans la Milice de Montréal et occupe le poste de magistrat de la ville durant plusieurs années. Ce titre lui confère le statut de membre du conseil, qui constitue le gouvernement de fait de Montréal. En outre, il est membre d’un comité qui fait valoir la nécessité d’une Assemblée législative pour la colonie du Bas-Canada, à laquelle il sera élu trois fois.
Au cours de son histoire, la famille de James McGill a possédé au moins cinq esclaves noirs et autochtones : Jack ou Jacques – homme noir v. 1760‑1838; Sarah – femme noire v. 1763‑1809; ²Ñ²¹°ù¾±±ð‑L´Ç³Ü¾±²õ±ð – femme noire (qui s’est jointe à la famille étant enfant) v. 1765‑1789; nom inconnu – garçon autochtone v. 1768‑1778; Marie Potamiane – fillette autochtone v. 1773‑1783.
James McGill meurt en 1813. On découvre alors dans son testament un legs à l’Institution royale pour l’avancement des sciences destiné à la fondation d’un collège qui portera son nom. L’Institution royale pour l’avancement des sciences deviendra l’instance dirigeante du McGill College, officiellement créé en 1821.
L’Université McGill reconnaît que la fortune qui a permis sa fondation provient en partie des revenus que James McGill a tirés du système économique colonial et de la traite transatlantique des esclaves. L’Université reconnaît également les répercussions délétères profondes et durables que ces pratiques ont eues sur les communautés noires et autochtones.
Deux cents ans se sont écoulés depuis la fondation de l’Université, qui est devenue un établissement d’enseignement supérieur de calibre mondial caractérisé par le pluralisme et la diversité. Elle est fière de compter dans ses rangs d’exceptionnels étudiants et membres du personnel enseignant et administratif de toutes identités, croyances et origines, et qui la considèrent aujourd’hui comme leur maison intellectuelle.
En 2020, le vice-principal exécutif de l’Université McGill s’est adjoint deux chercheuses-boursières postdoctorales en esclavage et en colonialisme, qui s’emploieront à mettre au jour les liens historiques de l’Université avec l’esclavagisme et le colonialisme. L’Université rendra publics de nouveaux faits sur l’histoire de ses débuts à mesure que les travaux des deux chercheuses et d’autres experts les auront mis en évidence. |