Fermez vos yeux et imaginez ce que sera l’Université McGill en 2040. Que voyez-vous?
Des plantes résistantes tapissent le terrain inférieur et leur système racinaire dense améliore la perméabilité du sol et la gestion des eaux pluviales du campus. Des aires de détentes dont le mobilier est fait de matériaux séquestrant le carbone bordent les allées piétonnières, invitant les étudiants à prendre une pause entre leurs cours et à regarder les jardiniers amateurs entretenir leur lopin de terre – l’agriculture urbaine renforçant les liens de la communauté avec les réseaux locaux de production alimentaire. Et grâce aux poubelles à plusieurs compartiments installées en permanence à proximité, impossible d’y repérer un seul déchet.
Cette vision, qui s’inscrit dans récente la Stratégie sur le climat et le développement durable de McGill pour 2020-2025, a été en grande partie imaginée par des étudiants mcgillois durant leur stage au Bureau du développement durable de l’Université.
Lancée le 10 décembre, la Stratégie sur le climat et le développement durable a pour objectif de guider l’Université d’ici 2025 et de s’aligner sur les plus récentes avancées en science du climat. Du début à la fin – des séances de consultation à la publication – la Stratégie sur le climat et le développement durable a été façonnée par l’apport des étudiants.
Fidèle à ses priorités
Fraîchement diplômée, Erin Wen travaille à la stratégie sur le développement durable. Elle a collaboré étroitement avec le personnel du Bureau du développement durable lors des phases de planification, de consultation et d’ébauche. Cette expérience a donné à cette stagiaire l’impression qu’elle gravissait les échelons de la hiérarchie à McGill, puisqu’elle a passé de projets dirigés par des étudiants à l’élaboration d’un document important et englobant.
Bien avant son arrivée à McGill, le développement durable était l’une des priorités d’Erin Wen. C’est au secondaire qu’elle a découvert les et elle a alors voulu en apprendre plus sur la façon dont les trois piliers du développement durable – environnemental, économique et social – sont inextricablement liés. Ses études en ²µÃ©´Ç²µ°ù²¹±è³ó¾±±ð à l’Université McGill – « un domaine intrinsèquement interdisciplinaire », selon elle – lui ont permis d’approfondir ses connaissances « sur l’interaction entre les sphères humaine et physique à différentes échelles et sur la façon dont des problèmes peuvent être aggravés par l’entremise de différentes rétroactions et relations ».
Erin Wen a complémenté sa formation en se joignant à la , dont elle est maintenant la présidente. Ce groupe d’étudiants s’efforce de diminuer le gaspillage et l’insécurité alimentaire en récupérant les restes de table et en les redistribuant dans les refuges locaux pour sans-abri et les soupes populaires. Erin Wen a également fait du bénévolat comme consultante en événements durables au Bureau du développement durable, où elle conseillait les planificateurs d’événements de McGill à sujet des pratiques exemplaires en matière de durabilité.
Tracer la voie
« Je crois que la participation des étudiants a affermi l’ambition nourrie par les concepteurs de la Stratégie », affirme Erin Wen.
« Chaque année, durant mon baccalauréat, j’ai vu naître plus d’initiatives dirigées par des étudiants, et le corps étudiant s’exprimait davantage sur les questions de développement durable et des changements climatiques sur le campus, raconte-t-elle. Je crois fermement que les étudiants ouvrent la voie à l’essor du développement durable à McGill. »
Durant le processus de consultation publique, entrepris en mars 2020, les étudiants représentaient la plus grande partie des répondants, explique Erin Wen. « Ils ont formulé les commentaires les plus critiques et les plus inspirants. »
Durant cette période, à l’instar de la plupart d’entre nous, l’étudiante a dû relever un défi supplémentaire : s’adapter à l’étude et au travail à distance.
« L’adaptation aux consultations virtuelles a été très stimulante, parce que j’avais l’occasion d’utiliser ma créativité et mes compétences en recherche, affirme-t-elle. Dès le début, j’avais envie d’entendre et de lire ce que la communauté avait à dire, mais les consultations virtuelles offraient plus de souplesse, de variété et d’anonymat aux répondants. »
« Cette expérience m’a sans aucun doute amenée à réfléchir plus à l’accessibilité, ajoute-t-elle. J’ai pensé davantage aux personnes que nous avons pu joindre et à la façon dont les membres de la communauté pouvaient communiquer avec nous, eux qui se trouvaient aux quatre coins du monde dans des fuseaux horaires différents, avec des moyens technologiques différents. »
Visualisation des objectifs
Une fois le travail d’Erin Wen terminé, les étudiants en architecture Fabrice Grenier-Arellano et Sahil Adnan sont entrés en scène pour visualiser les objectifs et les actions contenus dans le document. Fabrice Grenier-Arellano explique que le personnel du Bureau du développement durable lui a présenté le contenu de la Stratégie et à Sahil Adnan. Ils ont ensuite pu mettre à profit les compétences d’autres membres de la communauté mcgilloise afin de conceptualiser les répercussions physiques des engagements de l’Université en matière de développement durable.
« Mon travail sur la Stratégie avec le Bureau du développement durable de McGill complémentait parfaitement mes études, soutient Fabrice Grenier-Arellano. Mon stage et la recherche de façons d’intégrer des caractéristiques durables, comme les surfaces perméables, l’agriculture urbaine et les énergies renouvelables vertes – toutes ces idées entourant l’environnement bâti et le développement durable – ont eu une réelle incidence sur ma réflexion et mon processus et font partie de ma proposition universitaire cette session. »
Comme ce fut le cas pour Erin Wen, le développement durable a été la pierre angulaire de l’expérience mcgilloise de Fabrice Grenier-Arellano. Il a fait partie du groupe d’étudiants de McGill et de Concordia qui sont allés en Chine pour participer au concours , dans le cadre duquel ils ont construit une maison à énergie solaire qui a été couronnée d’un prix.
« J’essaie maintenant de tenir compte de la durabilité environnementale et sociale dans mes décisions relatives au design. Mon travail avec le Bureau du développement durable m’a montré que, non seulement je pouvais en apprendre plus sur les engagements formidables de l’Université, mais que je pouvais également faire partie du processus, ce qui est toujours très gratifiant », raconte l’étudiant en architecture.
Le document voit le jour
En plus d’élaborer le contenu de la Stratégie, les étudiants mcgillois ont aussi joué un rôle clé dans la présentation et l’illustration du document. Roelle Santa Maria, stagiaire en design graphique, a conçu le document de 60 pages à l’aide de photographies de Benjamin Joppke, stagiaire en multimédia, tandis que la stagiaire Samantha Ling a contribué à la campagne de communication.
« Je trouve génial que nous, les étudiants, puissions prendre part à ces engagements en matière de développement durable et, d’une certaine façon, contribuer à l’amélioration de notre campus, affirme Fabrice Grenier-Arellano. C’est aussi une excellente expérience qui nous servira sur le marché du travail. C’est sans contredit un remarquable précédent qui témoigne de ce que nous pouvons faire sur le terrain et dans notre secteur. »
La phase de planification étant maintenant terminée, Erin Wen est consciente que le vrai travail, soit de concrétiser les concepts, ne fait que commencer.
« J’espère que les étudiants maintiendront leurs efforts pour atteindre des objectifs de la Stratégie, et qu’ils continueront à exprimer et à développer leurs critiques constructives et leurs idées novatrices pour repousser les limites de nos réalisations potentielles au cours des prochaines années. »
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Kelsey Litwin est agente de communications au Bureau du développement durable de l’Université McGill