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Bonne nouvelle! L’espoir fait les manchettes

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 24 March 2011

Une nouvelle étude se penche sur la couverture accordée au cancer par les médias canadiens imprimés, comparativement à celle d’il y a 20 ans

Alors qu’on dit traditionnellement, dans le monde journalistique, que les mauvaises nouvelles « font vendre », des chercheurs de l’Université McGill et de l’Institut Lady Davis pour la recherche médicale de l’Hôpital général juif ne sont pas de cet avis. Une étude, la première du genre, analyse comment le cancer est dépeint dans les journaux canadiens d’aujourd'hui, comparativement à ce qu’on pouvait y lire il y a 20 ans. Il en ressort que le ton est à l’optimisme et à l’espoir.

« Nous nous sommes concentrés sur l’impact éventuel des médias à l’égard des perspectives des patients », a déclaré la professeure Melissa Henry, première auteure de l’étude du Département d’oncologie et du Centre du cancer Segal de l’Hôpital général juif, où elle offre des services oncologiques psychosociaux spécialisés à des patients atteints du cancer, par l’intermédiaire du Programme d’oncologie psychosociale Louise Granofsky. « Il est essentiel de savoir comment les journaux dépeignent le cancer. Leur description a sans contredit le pouvoir d’influencer l’établissement d’un lien entre les lecteurs et la maladie, d’encourager la recherche de renseignements et de favoriser l’adoption d’habitudes de prévention. »

Composée de la professeure Henry, de la professeure S. Robin Cohen, de monsieur Brendan Trickey et de madame Lina Nuoxin Huang, l’équipe de recherche a examiné comment six grands quotidiens du pays brossent le portrait du cancer, passant au crible et analysant des milliers d’articles publiés au cours d’une période de trois mois, en 2008 et en 1988-1989.

Les chercheurs ont découvert que la couverture journalistique du cancer a augmenté au cours des 20 dernières années. Bien que cela puisse être associé à l’augmentation des taux de cancer, à une plus grande sensibilisation du public et au vieillissement de la population, un virage marqué dans le ton et le contenu ont aussi accompagné cette légère hausse. « Il est intéressant de remarquer une tournure plus positive dans les articles publiés de nos jours, et je pense que c’est un message plein d’espoir qu’on envoie aux lecteurs », a déclaré la professeure Henry. On peut attribuer la couverture optimiste à une augmentation du nombre de survivants du cancer, de groupes de sensibilisation, de collectes de fonds et de nouveaux traitements.

Madame Henry a ajouté que, malgré son importance, la couverture positive est accompagnée d’un avertissement : on doit se méfier des descriptions démesurément optimistes de la maladie. L’équipe a découvert que le nombre d’articles publiés en 2008 et traitant de la mort et de la fin de la vie représentait la moitié de ceux portant sur les mêmes sujets publiés en 1988-1989. Ces données indiquent qu’il est possible que le public n’ait pas accès à un portrait complet, lequel est nécessaire à la compréhension de problématiques entourant la maladie.

Qui plus est, très peu d’articles publiés pendant ces deux périodes traitaient de sujets touchant les facteurs psychosociaux, sociaux, existentiels et spirituels du cancer, notamment les soins palliatifs, le deuil ou les soins centrés sur la personne dans sa globalité. Cela met en évidence une grande lacune dans les reportages portant sur cette maladie. « Il est possible que les journalistes s’intéressent davantage au traitement qu’à l’expérience d’une personne aux prises avec la maladie. Peut-être devraient-ils être sensibilisés à une démarche plus holistique, telle que véhiculée par des programmes d’oncologie partout au pays », a ajouté madame Henry.

On peut consulter l’étude à :

À propos de l’étude :

L’article a été publié récemment dans le journal Supportive Care in Cancer. Au moment de l’étude, la professeure Henry était boursière en recherche de la Société canadienne du cancer et avait reçu du financement du Programme stratégique de formation en recherche dans le domaine des soins palliatifs des IRSC. Melissa Henry travaille maintenant au Département d’oncologie de l’Université McGill et à l’Hôpital général juif. L’équipe de recherche était également formée de la professeure S. Robin Cohen, des départements d’oncologie et de médecine de McGill et de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif, ainsi que de Brendan Trickey et de Lina Nuoxin Huang, étudiants en médecine à l’Université McGill. Monsieur Trickey avait reçu une bourse de la Fondation Mach Gaensslen, par l’intermédiaire du Programme de bourse d’été 2008 de la Faculté de médecine de l’Université McGill, et une subvention de la Société canadienne du cancer avait alors été décernée à madame Huang.

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