Combiner antidépresseurs et traitements antiplaquettaires augmente le risque de saignement
Les patients qui suivent un traitement afin de prévenir une crise cardiaque et qui prennent également des antidépresseurs ont un risque plus élevé de faire une hémorragie interne, selon une nouvelle étude conduite par une équipe de chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Les résultats ont été publiés cette semaine dans le Canadian Medical Association Journal.
Plus de 20 % des patients atteints de maladies cardio-vasculaires font l’expérience d’une Ìýdépression après leur crise cardiaque et reçoivent, la plupart du temps, des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) - le type d’antidépresseurs le plus communément prescrit. De plus, des agents antiplaquettaires, tel que l'aspirine, qui aident à prévenir la formation de dangereux caillots sanguins, sont couramment prescrits aux patients afin de diminuer le risque de récidive de crise cardiaque (infarctus aigu du myocarde - IAM).
Les résultats montrent que la combinaison de ces deux traitements conduit à un risque plus élevé d'hémorragie interne. « Les deux médicaments sont connus pour être associés à des saignements. Cependant, c'est la première fois que nous avons étudié le risque de saignement dans une population ayant fait une crise cardiaque », explique la Dre Elham Rahme, chercheuse principale de l'étude, épidémiologiste à l’Institut de recherche du CUSM et également professeure agrégée de médecine à l’Université McGill.
L'étude impliquant 27 000 patients a évalué le risque de saignement chez les personnes ayant Ìýsurvécu après une crise cardiaque et qui prenaient un traitement antiplaquettaire avec un des antidépresseurs de type ISRS. ÌýLa recherche montre que la combinaison des ISRS avec le traitement antiplaquettaire augmente le risque de saignement de 42 %, ce nombre augmente jusqu'à 50 % lors de la prise de deux agents antiplaquettaires. Les saignements incluent les saignements gastro-intestinaux, les accidents vasculaires cérébraux hémorragiques ou d'autres saignements pour lesquels une hospitalisation est nécessaire.
« Les cliniciens doivent être conscients du fait que certains patients vont être à haut risque de saignements », explique le Dr Christopher Labos, premier auteur et résident en cardiologie au CUSM. « Ils ont besoin de considérer les bénéfices d’un traitement de dépression majeure par rapport à un risque potentiel de saignement. »
Au sujet de l’étude
L’article intitulé Risk of bleeding associated with combined use of selective serotonin reuptake inhibitors and antiplatelet therapy following acute myocardial infarction publié dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ), a été coécrit par Christopher Labos (CUSM, Université McGill); Kaberi Dasgupta (Institut de recherche du CUSM, Université McGill) et Hacene Nedjar (Institut de recherche du CUSM); Gustavo Turecki (Institut universitaire en santé mentale Douglas) et Elham Rahme (Institut de recherche du CUSM, Université McGill).
Sur l'Internet
· Ìý Ìý Institut de recherche du CUSM :
· Ìý Ìý Centre universitaire de santé McGill (CUSM) : www.cusm.ca
· Ìý Ìý Université McGill : www.mcgill.ca
· Ìý Ìý Canadian Medical Association Journal :
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