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La perte de la biodiversité liée à l’inégalité économique à l’échelle mondiale

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 16 May 2007

Des chercheurs de McGill démontrent le lien entre l’inégalité de revenu et les espèces menacées


Une équipe multidisciplinaire composée de chercheurs de l’Université McGill a découvert un lien entre l’inégalité économique croissante et l’augmentation de plantes et d’animaux au rang des espèces menacées d’extinction.

« Notre étude indique qu’un partage davantage équitable des ressources économiques avec les membres de notre espèce pourra nous aider à répartir de manière plus juste, avec les autres espèces, les ressources écologiques dont nous disposons», a indiqué M. Greg Mikkelson, professeur adjoint à l’École d’environnement et au Département de philosophie de l’Université McGill. L’étude sera publiée dans le numéro du 16 mai du PLoS ONE, le journal de la Public Library of Science (Bibliothèque publique scientifique).

Le Pr Mikkelson et ses collègues ont relié des indicateurs d’inégalité de revenu et de perte de la biodiversité sur deux échelles; l’une comprenant 45 pays, et l’autre 45 États américains. Les chercheurs se sont penchés sur les différences telles que la région, le climat, la taille de la population humaine et la consommation par habitant. La même tendance générale a été observée sur les deux échelles : les sociétés au sein desquelles la distribution du revenu est davantage inégale connaissent une perte de la biodiversité plus marquée.

« Quoique nous constations souvent un compromis entre la croissance économique et la qualité de l’environnement, cette étude indique la présence d’une synergie liée à une nouvelle forme de développement économique, à savoir, une distribution plus équitable de la richesse et la préservation de la diversité biologique », a indiqué le Pr Mikkelson. Par exemple, si les États-Unis parvenaient à atteindre un niveau d’égalisation des revenus comparable à celui de la Suède, la tendance à leur égard pourrait donner lieu à une diminution de 44 pour cent du nombre de végétaux et de vertébrés en danger de disparition.

« Par le passé, nous croyions que la taille de la population était le principal facteur causal de la perte de la biodiversité. Il a ensuite été démontré que de la situation économique était en vérité une explication plus juste. Cette étude soutient que la structure de l’économie est également un facteur d’importance », a mentionné l’un des coauteurs de l’étude, M. Garry Peterson, professeur adjoint à l’École d’environnement et au Département de géographie de l’Université McGill, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en modélisation socioéconomique.

Bien que des recherches antérieures aient démontré la présence d’un lien entre l’inégalité de revenu et la santé publique, la relation entre les facteurs socioéconomiques et le déclin de la santé environnementale et de la biodiversité n’avait pas encore été étudiée de manière aussi exhaustive.

« Si nous ne parvenons pas à associer les causes scientifiques aux causes sociales, nous ne parviendrons jamais à résoudre le problème de la perte de biodiversité », a mentionné le coauteur Andrew Gonzalez, professeur adjoint au Département de biologie et à l’École d’environnement de l’Université McGill, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité. Tablant sur le solide lien entre l’inégalité économique et les espèces en voie de disparition démontré lors des études au sein des pays et des États américains, les chercheurs sont confiants de pouvoir identifier les mécanismes sous-jacents.

« Nous sommes parvenus à comprendre les répercussions de l’abattage sauvage d’arbres sur les forêts. Lorsque les bûcherons abattent des arbres au Mexique afin d’accroître l’espace voué à la construction de ranchs pour le bétail, les répercussions enregistrées sur les forêts sont en partie engendrées par la distribution largement inéquitable de la richesse au sein de ce pays », a ajouté le Pr Gonzalez.

Cette recherche a été financée par l’École d’environnement de l’Université McGill et par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

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