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Prédire le devenir des patients souffrants d'une lésion cérébrale traumatique sévère

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 17 November 2008

Une équipe pluridisciplinaire du CUSM met en avant les meilleurs outils prédictifs et définit les grandes tendances d'évolution des patients.

" Comment va-t-il s'en sortir? ". Suite à un accident et à la lésion cérébrale traumatique sévère (LCT-s) d'un proche, la réponse à cette simple question peut tout bouleverser.
La dernière étude menée par les Dre Elaine deGuise, Joanne Leblanc, et Mitra Feyz et tous les praticiensdu Programme de traumatisme crânio-cérébral pour adultes du Centre Universitaire de santé McGill (CUSM) décrit les outils les plus efficaces pour y répondre objectivement quand les patients sortent des soins intensifs. Elle a été publiée récemment dans le Journal of head trauma rehabilitation.

Permettre de meilleurs conseils et un suivi mieux structuré
" Cette étude est unique en son genre car elle a impliqué une équipe pluridisciplinaire. Nous avons donc pu évaluer les patients sous des angles multiples et en établir une image globale, " se réjouit la Dre deGuise. " C'est important car, au-delà des conseils que nous pouvons prodiguer aux familles, cela nous permettra de mettre en place un programme complet de continuité des soins sur des bases plus objectives et scientifiques. "

Des outils prédictifs puissants
Lorsque les patients souffrant d'une LCT-s quittent les soins intensifs (c'est-à-dire entre 20 et 29 jours après leur accident) ils subissent des tests standards pour évaluer leurs capacités globales et les orienter vers les structures les plus appropriées pour accélérer leur convalescence.

Cette étude a prouvé que ces résultats permettent aussi de prédire l'évolution future de leur état général. Les tests utilisés comprennent les échelles GOS-E (Extended Glasgow Outcome Scale), NBRS-R (Neurobehavioral Rating Scale-Revised), et FIM (Functional Independence Measure).

" Les tests qui sont effectués de façon régulière sur tous nos patients souffrants d'une LCT-s sont des outils très efficaces pour renseigner les familles sur les déficits et les possibles évolutions du patients suite à l'accident, " explique J. Leblanc. " Les facteurs qui influencent cette évolution post-traumatique sont nombreux, mais les échelles de mesures sont suffisamment complexes pour permettre de faire des prédictions réalistes tant sur le devenir physique, que cognitif ou émotionnel, des patients. "

Les déficits cognitifs et émotionnels persistent
L'étude se base sur le suivi de 46 patients, de 2 à 5 ans après un accident ayant entrainé une LCT-s. Les patients ont refait les tests GOS-E, NBRS-R et FIM pour l'étude. Puis les chercheurs ont comparé leurs résultats avec ceux qu'ils avaient obtenus pour les mêmes tests à l'époque de leur sortie des soins intensifs.

Les chercheurs ont ainsi pu déterminer que leurs fonctions physiques et leur capacité à effectuer des taches quotidiennes s'étaient améliorées avec le temps. Par contre leurs facultés cognitives et émotionnelles, c'est-à-dire leurs capacités à effectuer des taches plus complexes et à évoluer en société, n'avaient pas suivi la même évolution positive.

" Ces déficits cognitifs et émotionnels peuvent avoir des conséquences importantes : la plupart de nos patients n'ont pas pu conserver le même emploi après leur accident, " explique la Dre Feyz. " Cela entraine d'autres problématiques psycho-sociales qui débouchent souvent sur une vulnérabilité psychologique. 52% des patients observés pour cette étude présentaient des troubles dépressifs ou d'anxiété de deux à cinq ans après leur accident. "

Les implications d'un accident suffisamment grave pour entrainer une LCT-s ne se limitent pas au patient. Son entourage proche et tout le système de santé sont également mobilisés, ce qui entraine des conséquences émotionnelles et financières non négligeables. La prévention de tels évènements reste encore la meilleure façon de les gérer.

Cette étude a été financée par la Fondation de l'Hôpital Général de Montréal du CUSM, et par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux.

La Dre Elaine deGuise est neuropsychologue au Centre Universitaire de Santé McGill. Elle travaille au sein du Programme de Traumatisme crânio-cérébral à l'Hôpital Général de Montréal au CUSM.

Joanne Leblanc est orthophoniste dans le Programme de Traumatisme crânio-cérébral pour adultes à l'Hôpital Général de Montréal du CUSM.

La Dre Mitra Feyz est chef du Programme de Neurotraumatologie pour adultes à l'Hôpital Général de Montréal du CUSM.

Le Centre universitaire de santé McGill
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses programmes cliniques, de sa recherche et de son enseignement. Les hôpitaux partenaires sont : l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital et l'Institut neurologiques de Montréal, l'Institut thoracique de Montréal et le Centre hospitalier de Lachine. Le CUSM a pour objectif d'assurer aux patients des soins fondés sur les connaissances les plus avancées dans le domaine de la santé et de contribuer au progrès des connaissances.

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGil
l (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.

L'Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec. Pour de plus amples renseignements, consulter l'adresse .

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