Rapport sur les universités américaines : Des leçons à tirer pour les États-Unis et le Canada
Un rapport d’experts, dont fait partie Heather Munroe-Blum, principale de McGill, souligne les liens entre recherche de calibre mondial et prospérité
Un rapport d’experts, dont fait partie Heather Munroe-Blum, principale de McGill, souligne les liens entre recherche de calibre mondial et prospérité
Un rapport publié aujourd’hui par le Conseil de recherches des États-Unis, affilié à l’Académie nationale des sciences et à l’Académie nationale de génie, à Washington, fournit d’importantes données dont le Canada devrait tenir compte, selon la professeure Heather Munroe-Blum, principale et vice-chancelière de l’Université McGill.
Commandé par le Congrès américain, le rapport conclut que les universités à vocation de recherche des États-Unis sont essentielles à la prospérité et à la sécurité du pays. Toutefois, tant que le gouvernement et l’industrie n’auront pas pris les moyens nécessaires pour assurer le financement stable et adéquat de ces institutions pour la prochaine décennie, elles risquent de connaître un profond déclin. Le rapport a été rédigé par un comité notamment formé de dirigeants d’entreprise, de recteurs d’université, d’un ancien sénateur américain et d’un Prix Nobel. La professeure Munroe-Blum en est la seule membre de l’extérieur des États-Unis.
Le comité recommande dix interventions stratégiques que les États-Unis et leurs partenaires devraient mettre en œuvre d’ici cinq à dix ans afin de préserver le calibre exceptionnel de ses établissements d’enseignement voués à la recherche.
« Ce sont aux diplômés d’exception, aux idées et aux technologies novatrices générées par les universités de recherche américaines que nous devons quelques-unes des plus formidables réussites de notre pays, dont l’agriculture moderne et l’accès à Internet, a indiqué M. Charles O. Holliday fils, président du comité chargé de la rédaction du rapport, président du conseil d’administration de la Bank of America et ancien président du conseil et chef de la direction de la société DuPont. Plus que jamais, en cette période d’incertitude économique, les États-Unis doivent cesser de remettre à plus tard les investissements devant être consentis à ces précieuses institutions, créatrices de prospérité et de succès pour les prochaines générations. »
La principale de McGill précise que le rapport met l’accent sur les défis de plus en plus importants que les États-Unis et le Canada sont appelés à relever afin de pouvoir livrer une véritable concurrence aux pays où le soutien aux universités de recherche est sans cesse accru. « À la lumière de la formidable croissance que connaissent les universités de recherche aux quatre coins du monde, et en réponse à la priorité absolue accordée par d’autres gouvernements au développement d’universités de recherche et de programmes d’études aux cycles supérieurs de calibre exceptionnel, le comité a préparé un rapport conforme aux exigences formulées par le Congrès. Soulignons par ailleurs que certaines recommandations du rapport sont inspirées de programmes fédéraux axés sur la recherche et l’innovation au Canada, mais que d’autres recommandations clés sont tout aussi pertinentes et essentielles pour assurer la réussite de notre pays. »
Le rapport insiste notamment sur l’importance d’investir davantage dans la recherche fondamentale et l’enseignement aux cycles supérieurs; il recommande aux gouvernements des différents états (ou provinces) d’accorder une plus grande autonomie aux universités publiques vouées à la recherche afin qu’elles puissent tirer parti de leurs atouts pour affronter stratégiquement la concurrence et saisir rapidement les occasions qui se présentent; il stipule également que les universités doivent se fixer des objectifs ambitieux afin d’accroître leur rendement et leur efficience et précise que les gouvernements devraient alléger le fardeau réglementaire. Enfin, le rapport souligne que le gouvernement fédéral et d’autres sources de soutien à la recherche devraient assumer la totalité des coûts directs et indirects des activités de recherche afin que les universités n’aient plus à recourir à l’interfinancement à partir de ressources distinctes destinées à d’autres volets tout aussi importants des missions universitaires.
Le rapport recommande également de procéder à une réforme de l’enseignement aux cycles supérieurs afin de mieux répondre aux besoins des étudiants et de la société; de restructurer les programmes de doctorat afin d’en rehausser l’efficacité grâce à l’enrichissement du cursus pour les étudiants de premier cycle particulièrement doués, d’améliorer les taux de diplomation, de raccourcir la durée des études et de mieux préparer les diplômés à une carrière postuniversitaire. De plus, le comité souligne l’importance, pour le gouvernement américain, d’accroître considérablement son soutien à l’enseignement aux cycles supérieurs par l’entremise de programmes équilibrés de bourses, de stages et de postes d’adjoints à la recherche.
« En dépit des progrès considérables qu’il a réalisés, le Canada devrait tirer des leçons du rapport, notamment en ce qui a trait à l’importance d’augmenter l’aide à l’enseignement aux cycles supérieurs et aux étudiants étrangers, au financement complet de la recherche et aux investissements dans la recherche fondamentale – et les universités doivent aussi faire leur part. Alors que les universités de recherche à l’extérieur de l’Amérique du Nord se mesurent maintenant aux institutions mondiales les plus prestigieuses, le Canada doit se montrer aussi ambitieux que les États-Unis. Notre pays ne pourra assurer sa réussite qu’en alignant ses politiques gouvernementales en matière de soutien aux universités de recherche et à l’innovation sur celles de pays qui accordent systématiquement une importance primordiale à leurs institutions les plus prestigieuses », a conclu la professeure Munroe-Blum.
L’étude a été rendue possible grâce au soutien de la Fondation Alfred P. Sloan, de la Fondation John D. et Catherine T. MacArthur, de la Fondation nationale des sciences des États-Unis et du ministère de l’Énergie des États-Unis. Les académies nationales des États-Unis sont formées de l’Académie nationale des sciences, de l’Académie nationale de génie, de l’Institut de la médecine et du Conseil national de recherches. En vertu d’une chartre du Congrès, ces institutions privées et sans but lucratif fournissent des conseils en matière de science et de technologie, ainsi que de politiques en santé. Le Conseil de recherches des États-Unis est le principal organisme d’exploitation de l’Académie nationale des sciences et de l’Académie nationale de génie. Renseignements : .
Pour obtenir un exemplaire du rapport intitulĂ© Research Universities and the Future of America: Ten Breakthrough Actions Vital to Our Nation’s Prosperity and Security, veuillez communiquer avec les Presses des AcadĂ©mies nationales au 202 334-3313 ou 1 800 624-6242, ou par Internet Ă Â
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