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Une nouvelle piste vers un « vaccin » contre le paludisme

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 21 August 2009

Une étude au CUSM/McGill ouvre une nouvelle voie d’investigation vers
des thérapies préventives du Paludisme


La malaria tue entre 1 et 3 millions de personnes, n’importe où dans le monde, et en touche plus de 500 millions d’autres, tous les ans. Pourtant, jusqu'à présent, les scientifiques n’avaient pas entièrement percé le secret du mécanisme de la maladie qui conduit à cette fièvre dévastatrice.

Le Dr Martin Olivier et son équipe de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) et de l'Université McGill à Montréal ont résolu le mystère et sont peut être les premiers à ouvrir la voie vers le développement d'un traitement, semblable à un vaccin, afin de limiter la gravité de cette maladie parasitaire. Les résultats de leur étude seront publiés le 21 août dans la revue Public Library of Science - Pathogens.

La malaria, aussi appelée paludisme, est une maladie infectieuse transmise par un moustique et propagée par des parasites de la famille des Plasmodium. Rapidement après avoir pénétré à l’intérieur du corps, le parasite infecte les globules rouges où il survit et se reproduit en se nourrissant du contenu de la cellule. Les cellules finissent par éclater, libérant les parasites ainsi qu’un déchet de leurs processus de reproduction : l’hemozoin.

L’équipe de chercheurs de l’IR CUSM et de l’Université McGill, a découvert que l’hemozoin, une substance semblable à un cristal, pourrait être le « chaînon manquant » expliquant pourquoi le paludisme conduit à une inflammation et une fièvre ravageuses. « Nos résultats décrivent le mécanisme par lequel l’hemozoin provoque une réponse immunitaire, qui mènera ensuite à la forte fièvre que nous observons chez les patients paludéens » déclare Dre Marina Tiemi Shio, de l’IR CUSM et auteure principale de l’article.

L’hemozoin est d’abord ingérée par des cellules « de nettoyage » appelées macrophages, explique le chercheur, ce qui déclenche une cascade de réactions aboutissant à l’activation de l’inflammasome : une structure importante à l’intérieur des cellules immunitaires qui conduit à l’inflammation. L’activation de l’inflammasome provoque la production des médiateurs de la fièvre, les Interleukines bêta (IL-bêta).

«Notre travail représente une étape importante dans la mesure où il s'agit de la première étude qui identifie les enzymes servant d’intermédiaire entre l’hemozoin et l’inflammasome » explique le Dr Olivier. « Ã présent, notre description du processus qui va de l'infection à la fièvre est relativement complète.»

« D'autre part, nous avons également prouvé que le paludisme est une maladie bien trop complexe pour être réduite à un seul et même mécanisme » continue t’il. « En l'absence d'IL-bêta ou bien d’une inflammasome fonctionnelle, le développement de la maladie est retardée, mais non stoppé. Bien que la découverte de cette relation soit importante, il existe d'autres mécanismes en jeu. »

Les mécanismes qui mènent de l’activation de l’inflammasome au déclenchement des symptômes de la malaria étaient déjà connus des scientifiques, mais jusqu’à présent le début du processus n’était pas connu. « Ces résultats prouvent la place centrale de l’hemozoin dans le développement de la malaria, et la désignent comme une cible de choix pour de futurs traitements innovants, » conclut le Dr Olivier.

Les chercheurs imaginent qu’il serait possible d’utiliser de faibles quantités d’hemozoin pour habituer le système immunitaire et ainsi diminuer la réponse inflammatoire en cas d’infection, selon un principe similaire à celui des vaccins.



Le Dr Martin Olivier est chercheur dans l'axe « Infection et immunité » de l'Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill. Il est également Professeur agrégé à la Faculté de médecine de l'Université McGill.

Dr Marina Tiemi Shio
Dr Marina Tiemi Shio est stagiaire postdoctorale sous la direction du Dr Olivier et travaille dans l’axe « Infection et immunité » de l’Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill.

Financement
Cette étude a été financée par une bourse des Instituts de Recherche en Santé du Canada (IRSC).

Partenaires
Cet article a été co-signé par Dr Marina Tiemi Sho, Dr Myriam Savaria, Dr Marie-Josée Bellemare, de l’Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill et de l’Université McGill, Dr D. Scott Bohle, de l’Université McGill et Dr Martin Olivier de l’IR CUSM et de l’Université McGill, par le Dr Stephanie C. Eisenbarth, et Dr Richard A. Flavell de l’Université de Yale, par le Dr Adrien F. Vinet et le Dr Albert Descoteaux de l’Institut Armand-Frappier, par Dr Kenneth W. Harder de l’Université de Colombie Britannique, et par le Dr Fayyaz S. Sutterwala de l’University of Iowa.

Quand l’embargo sera levé, vous pourrez retrouver ce communiqué accompagné de l’article original et d’une courte interview audio sur le lien :

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.
L’Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec.
Pour de plus amples renseignements, consulter l’adresse .
mark.shainblum [at] mcgill.ca

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