Une subvention de recherches de 1,8 million de dollars permet de donner de l’espoir aux patients cancéreux souffrant d’une perte de poids virtuellement mortelle
La plupart d’entre nous prenons trop facilement du poids, tout particulièrement durant le temps des Fêtes. Les patients cancéreux, quant à eux, éprouvent de la difficulté à prendre du poids, quel que soit le moment de l’année. La fatigue s’allie à la perte de poids et à la dépression pour se transformer en une affection virtuellement mortelle, le syndrome d’anorexie-cachexie (SAC) qui se caractérise par la malnutrition et la perte des fonctions. Des chercheurs du Programme de réhabilitation nutritionnelle en oncologie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le seul programme de son genre au monde, ont récemment reçu une subvention de 1,8 million de dollars de la Fondation Terry Fox pour leur permettre de s’intéresser aux nouveaux traitements applicables à cet état extrêmement grave, et à sa prévention.
Aux dires du Dr Martin Chasen, oncologue médical et directeur clinique du Programme de réhabilitation nutritionnelle en oncologie : « Il est courant, pour les patients, de subir une perte d’appétit et une perte de poids subséquente, imputable au cancer ou à son traitement. Si l’on n’intervient pas à l’égard de ce trouble, il peut mener à de la malnutrition, à de la fatigue et à une perte musculaire, voire éventuellement au syndrome d’anorexie-cachexie, un problème grave qui provoque le décès de nombreux patients atteints de cancer ». Gary McCarrick, l’un des patients du Dr Chasen, a perdu 65 livres après qu’on lui eut diagnostiqué un cancer de la tête et du cou, en 2007. Pour citer celui-ci : « J’éprouvais de constantes nausées et j’avais de la difficulté à avaler, ce qui faisait en sorte que je me sentais totalement épuisé. J’avais l’impression de perdre le contrôle de ma propre existence. »
Depuis 2002, le Programme de réhabilitation nutritionnelle en oncologie, dont les locaux sont implantés au sein du CUSM et de l’Hôpital général juif, ne ménage aucun effort pour prévenir et traiter le SAC. Une équipe multidisciplinaire formée de médecins, d’infirmières et d’infirmiers, de diététistes, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes et de psychologues travaille à l’élaboration de programmes de réhabilitation individualisés s’articulant autour d’une planification alimentaire, d’exercices et de counselling. Aux dires du Dr Chasen : « Il s’agit de la quintessence d’une approche en matière de soins holistiques et en fait, elle est plutôt exceptionnelle au niveau mondial. » Après avoir intégré le programme plus tôt cette année, M. McCarrick a commencé à reprendre du poids. Pour citer celui-ci : « Je pourrais encore être à l’hôpital mais je suis entre-temps rentré chez moi et je me sens à nouveau redevenir un homme. L’équipe fait en sorte que les patients adoptent une attitude positive, laquelle contribue à rehausser le moral et à lutter contre le sentiment de désespoir que j’ai éprouvé, comme tant d’autres patients souffrant de cancer, une fois mon diagnostic posé. »
Le Programme de réhabilitation nutritionnelle en oncologie accumule les succès depuis qu’il a été créé. Cependant, des travaux de recherche s’imposent pour mieux cerner le SAC. La subvention de 1,8 million de dollars consentie par la Fondation Terry Fox permettra de financer un nouveau projet s’échelonnant sur une période de trois ans et commençant au début de l’an prochain. De dire le Dr Bruno Gagnon, médecin en soins palliatifs du Programme de réhabilitation nutritionnelle en oncologie du CUSM et chercheur principal du nouveau projet : « Cette initiative en matière de recherche permettra d’examiner de manière plus approfondie les nombreux aspects du syndrome d’anorexie-cachexie, en s’intéressant tant aux modèles chez l’animal qu’aux marqueurs biologiques, en passant par l’expérience clinique des patients. Elle permettra de mieux comprendre comment prévenir et traiter ce problème, en plus de faire en sorte que nous puissions, à terme, élaborer des thérapies efficaces qui contribueront à rehausser la qualité de vie des patients souffrant de cancer qui, seulement au Canada, sont au nombre de 1,5 million. »
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À propos du Centre universitaire de santé McGill :
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses programmes cliniques, de sa recherche et de son enseignement. Les hôpitaux partenaires sont : l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital et l'Institut neurologiques de Montréal, l'Institut thoracique de Montréal et le Centre hospitalier de Lachine. Le CUSM a pour objectif d'assurer aux patients des soins fondés sur les connaissances les plus avancées dans le domaine de la santé et de contribuer au progrès des connaissances.