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Recherce | Un nouvel essai espère freiner la progression dévastatrice de la maladie de Creutzfeldt-Jakob grâce à l’ARN messager

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±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 9 December 2024

Les maladies à prions ont attiré l’attention du public dans les années 1980 et 1990, lorsque la maladie de la vache folle s’est transmise aux humains qui mangeaient la viande de bovins infectés. Même si la transmission par la viande infectée a été éliminée, d’autres formes de ces maladies dévastatrices subsistent malheureusement, comme la maladie de Creutzfeld-Jacob. En fait, selon les Centers for Disease Control des États-Unis, les cas de maladie de Creutzfeldt-Jacob (MCJ) ont augmenté au cours des deux dernières décennies.

La Société Alzheimer du Canada décrit la MCJ comme une forme rare et mortelle de démence, causée par la formation d’agrégats d’une protéine, appelée protéine prion, hautement toxique pour le cerveau. Les premiers symptômes peuvent être légers, comme la dépression, les sautes d’humeur ou la confusion. Une fois les symptômes apparus, ils progressent très rapidement. Finalement, la personne perd la capacité de bouger, de parler ou de prendre soin d’elle-même.

Progression rapide

« Il s’agit d’une maladie vraiment terrible et d’une gravité particulièrement extrême. L’année dernière, j’ai diagnostiqué un homme dont le premier symptôme était une confusion en jouant aux cartes – il ne se souvenait plus des règles. Il a été diagnostiqué fin janvier et est décédé début mars », se souvient leÌýDr Massimo Pandolfo, codirecteur de l’Unité de recherche clinique du Neuro (URC) et chercheur principal d’un nouvel essai clinique sur la MCJ au Neuro.

La plupart des cas de MCJ surviennent parce que certains agrégats de protéines prions se forment spontanément dans le cerveau et ne sont pas rapidement éliminés (MCJ sporadique). Ou encore, comme dans la maladie de la vache folle, des agrégats de protéines prions pénètrent dans le cerveau après avoir été ingérés ou inoculés accidentellement. Certains individus héritent d’un parent une variante du gène codant pour une forme de protéine prion très sujette à l’agrégation (formes familiales). Dans tous les cas, les agrégats anormaux de la protéine prion se développent rapidement en recrutant la protéine normale présente dans le cerveau, comme dans une réaction en chaîne.

En moyenne, les formes familiales surviennent à un âge plus jeune, entre 20 et 40 ans. Cependant, selon l’Association Alzheimer, la grande majorité (85 %) des cas sont sporadiques.

L’ARN à la rescousse ?

« Il n’existe aucun traitement pour ralentir la progression. Une fois que les individus présentent des symptômes typiques de la MCJ, la survie médiane est inférieure à six mois », confirme le Dr Pandolfo. Une nouvelle étude menée à l’URC espère aboutir à des résultats très différents pour ces patients.

L’étude en cours au Neuro est la toute première au Canada a évalué si un traitement utilisant une thérapie par oligonucléotides antisens (ASO) serait efficace pour stopper le mauvais repliement des protéines prion et freiner la progression de la maladie. Les ASO sont de courtes chaînes de nucléotides – les éléments chimiques de base de notre code génétique – conçus pour s’attacher à une séquence spécifique d’ARN messager. Semblables à la thérapie génique, elles permettent aux chercheurs de cibler précisément la thérapie sur un gène défectueux.

« L’une des choses que vous pouvez faire avec l’ASO est de réprimer l’expression d’un gène. Si votre corps cesse d’exprimer la protéine prion, nous devrions pouvoir ralentir ou arrêter le processus », explique le Dr Pandolfo. La thérapie ASO a déjà été utilisée avec succès pour traiter d’autres affections neurologiques et cette hypothèse est appuyée par des données obtenus sur des modèles animaux qui confirment que la diminution de l’expression de la protéine prion retarde et ralentit considérablement la maladie.

« Même si la maladie est rare, elle laisse très peu de temps aux patients avec leurs proches. Nous espérons que certaines personnes choisiront de contribuer à l’avancement des traitements en participant à des recherches comme cette étude », conclut le Dr Pandolfo.

Pour plus d’informations sur les essais cliniques neurocognitifs au Neuro :ÌýÌý; (514) 398-5500 ;Ìý.

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Cet article a été publié à l'origine sur le site du Neuro (Institut Neurologique de Montréal-Hôpital)

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