Combien de sous-types de genres existe-t-il dans le cerveau?
Une nouvelle 茅tude d鈥檃pprentissage automatique sugg猫re la pr茅sence d鈥檃u moins neuf 芦鈥塭xpressions鈥壜� de genre
La terminologie con莽ue pour expliquer et 茅tudier le cerveau humain pourrait 锚tre mal coordonn茅e 脿 la v茅ritable repr茅sentation dans la nature des concepts en question. Par exemple, dans nombre de soci茅t茅s humaines, la case 芦鈥塯ar莽on鈥壜� ou 芦鈥塮ille鈥壜� est coch茅e sur tout certificat de naissance. Or, la r茅alit茅 peut 锚tre plus nuanc茅e. En fait, l鈥檋ypoth猫se des diff茅rences dichotomiques entre deux seules cat茅gories de sexe/genre peut 锚tre en contradiction avec nos efforts qui tentent, selon la m茅taphore de Platon, de diviser la nature 脿 ses articulations. C鈥檈st le cas d鈥檜n nouvel article, publi茅 r茅cemment dans Cerebral Cortex : ses auteurs soutiennent qu鈥檌l existe au moins neuf variations cerveau-genre.
De nombreuses approches statistiques classiques pr茅supposent les groupes qu鈥檌ls s鈥檃ttendent 脿 voir dans les donn茅es, tels que participants 芒g茅s et jeunes, ou sujets introvertis et extravertis. Tout ce qui suit apr猫s d茅pend essentiellement de la d茅cision initiale d鈥檃ssigner les individus 脿 des groupes restreints. Dans cette nouvelle 茅tude, les chercheurs n鈥檕nt pas pr茅sum茅 de ce que devraient 锚tre les groupes cerveau-genre, au-del脿 des hommes, des femmes et des individus interm茅diaires. Ils ont plut么t d茅riv茅 les groupes cerveau-genre directement 脿 partir d鈥櫭﹍茅ments d鈥檌magerie c茅r茅brale et d鈥櫭﹙aluation psychologique, sans a priori et d鈥檜ne fa莽on ax茅e sur les donn茅es.
芦鈥塏otre objectif 茅tait de d茅montrer que les m茅thodes d鈥檌magerie c茅r茅brale en usage peuvent contredire une conception binaire stricte de la fa莽on dont le sexe/genre se manifeste dans le cerveau鈥壜�, explique le Dr Danilo Bzdok, professeur agr茅g茅 au D茅partement de g茅nie biom茅dical 脿 la Facult茅 de m茅decine de l鈥橴niversit茅 McGill et un auteur principal de l鈥檃rticle. 芦鈥塁es conclusions ont des cons茅quences importantes pour le mouvement vers l鈥檃m茅lioration de l鈥櫭﹒uit茅, de la diversit茅 et de l鈥檌nclusion au Canada et dans d鈥檃utres pays. En faisant mieux conna卯tre la perspective biologique, nous pouvons contribuer 脿 l鈥櫭ヾification d鈥檜ne soci茅t茅 au sein de laquelle se sentiront incluses plut么t que discrimin茅es les personnes qui s鈥檌dentifient autrement que par les 茅tiquettes masculines et f茅minines.鈥壜�
Rassembler les donn茅es
Aux fins de leur 茅tude, les chercheurs ont acquis un ensemble unique de donn茅es sur des individus pr茅sentant une grande diversit茅 en mati猫re de sexe/genre, ainsi que sur des individus ayant subi un changement de sexe d鈥檋omme 脿 femme et de femme 脿 homme. Les chercheurs ont donc pu 茅tudier le comportement de genre sans qu鈥檌l soit limit茅 脿 un groupe d鈥檋ommes et de femmes, comme cela se fait couramment. Les empreintes de connectivit茅 c茅r茅brale mesur茅es de ces quatre groupes ont ensuite 茅t茅 associ茅es 脿 un profil complet de traits comportementaux st茅r茅otyp茅s selon le genre, en 茅troite collaboration avec les professeurs Ute Habel et Benjamin Clemens au D茅partement de psychiatrie, de psychoth茅rapie et de psychosomatique de la RWTH Aachen University.
Les chercheurs ont utilis茅 des algorithmes d鈥檃pprentissage automatique susceptibles de prouver que le sexe/genre n鈥檈st peut-锚tre pas une entit茅 dichotomique dans le cerveau humain. Dans le cadre d鈥檜ne approche impartiale d鈥檃pprentissage par formes, ils ont montr茅 qu鈥檃u moins neuf dimensions de la variation genre-cerveau peuvent 锚tre fermement identifi茅es. En d鈥檃utres termes, les individus peuvent 锚tre assign茅s 脿 neuf 芦鈥塭xpressions鈥壜�, ou axes de syst猫mes de coordonn茅es, repr茅sentant dans quelle mesure ils se situent le long d鈥檜ne distribution particuli猫re de la variation genre-cerveau.
芦鈥壝� mon laboratoire, nous travaillons 脿 l鈥檌nterface entre la neuroscience des syst猫mes et l鈥檃daptation des algorithmes d鈥檃pprentissage automatique afin de r茅pondre 脿 des questions dans de grands ensembles de donn茅es en neurosciences鈥壜�, dit le Dr Bzdok, r茅cemment arriv茅 脿 Montr茅al pour se joindre 脿 la communaut茅 de McGill. 芦鈥塎ontr茅al a l鈥檃vantage de compter des institutions en neurosciences de classe mondiale, comme le Neuro, et des institutions en intelligence artificielle de premier ordre, comme Mila 鈥� Institut qu茅b茅cois d鈥檌ntelligence artificielle. Ces deux domaines de recherche rec猫lent un riche patrimoine et, maintenant, une dynamique pour constituer une masse critique afin de favoriser le progr猫s. Cela fait de Montr茅al un vivier prometteur qui pourrait contribuer grandement 脿 l鈥櫭﹖ablissement de liens entre les neurosciences et l鈥橧A.鈥壜�
Faire avancer la recherche
Le Dr Bzdok se montre optimiste quant aux r茅cents consortiums cliniques : ils permettront une mise en commun d鈥檈nsembles de donn茅es encore plus riches et multimodales afin de reconna卯tre encore plus de facettes des variations sexe/genre existant dans l鈥檈nsemble de la population. Du point de vue de l鈥檃nalyse des donn茅es, plus les donn茅es seront nombreuses, plus il est probable que nous d茅couvrions un plus grand nombre de dimensions sexe/genre, ajoute le chercheur.
芦鈥塉e suis actuellement en contact avec des chercheurs de McGill pour essayer de faire passer ces projets et d鈥檃utres 脿 un autre stade鈥壜�, confie le Dr Bzdok. 芦鈥塁es questions de cartographie des variations comportementales pertinentes pour la soci茅t茅 par rapport aux variations c茅r茅brales peuvent d茅sormais 锚tre abord茅es depuis des perspectives transversales, dont la g茅n茅tique, la g茅nomique, les r茅ponses interventionnelles comme dans le cas de l茅sions c茅r茅brales temporaires, les marqueurs immunologiques et bien d鈥檃utres. L鈥橴niversit茅 McGill constitue un terrain fertile pour travailler sur des questions aussi ambitieuses.鈥壜�
芦鈥塒redictive Pattern Classification Can Distinguish Gender Identity Subtypes from Behavior and Brain Imaging鈥壜�, par B. Clemens, U. Habel, D. Bzdok, et al, a 茅t茅 publi茅 dans Cerebral Cortex le 29 janvier 2020. DOI:
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