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Du piano jazz à la neuropsychologie

Patrick Hewan réfléchit à l'importance du Mois de l'Histoire des Noirs et à la construction d'un avenir plus inclusif en neurosciences

Par un samedi d’hiver, on a des chances de trouver Patrick Hewan jouant du piano du Carens, un bar de jazz à Toronto. Mais durant la semaine, on risque d’être surpris en découvrant ce musicien accompli en pleine étude de la neuropsychologie cognitive et plongé dans une recherche au laboratoire du professeur Nathan Spreng au Neuro. Avec ses collègues du laboratoire, il analyse les processus décisionnels chez les adultes vieillissants au moyen de l’imagerie par résonance magnétique et des jeux de prise de décision. Le parcours de Patrick Hewan, présentement inscrit en tant que chercheur au programme de neuropsychologie clinique de l’Université York, a commencé par une rencontre fortuite.

Au carrefour de la musique et de la neuropsychologie

Avant d’explorer les complexités du vieillissement, Patrick portait une autre casquette, celle de pianiste. Ses premières années furent rythmées par ses liens étroits avec cet instrument, et les influences des légendes du jazz noir américain comme Ben Powell et Oscar Peterson. Après dix années de tournées en tant que professionnel partout dans le monde, c’est en jouant dans une unité de soins palliatifs qu’il a pris conscience des profondes répercussions de sa musique. Selon lui, ces représentations étaient bouleversantes, car on pouvait observer le changement chez les patients entre le début et la fin du spectacle. C’est ce qui l’a décidé à se lancer dans l’aventure en terminant ses cours de sciences et de mathématiques au secondaire, puis en obtenant un certificat de premier cycle en psychologie, et maintenant un diplôme d’études supérieures en neuropsychologie.

Décoder le vieillissement

Au sein du laboratoire Nathan Spreng, Patrick analyse en profondeur l’interaction complexe des processus cognitifs dans la prise de décision. Ses recherches portent sur l’évolution de la prise de décision au fil des années et sur l’observation de la manière dont les personnes âgées explorent de nouveaux processus cognitifs ou font appel à leurs connaissances et expériences préexistantes pour prendre des décisions. Pour examiner les changements dans l’activité cérébrale, le laboratoire recourt à des paradigmes décisionnels, des tests neuropsychologiques pour la mémoire et l’attention, de même qu’à la neuro-imagerie comme l’IRM fonctionnelle. « [Gary Turner] dit toujours que les activités qui exigent un effort au plan cognitif sont bonnes pour la santé. Cela va en quelque sorte de pair avec l’exploration, la prise de risque et l’essai de nouvelles approches. En effet, de nombreuses régions du cerveau impliquées dans l’investigation sont généralement parmi les premières à montrer des signes de déclin », fait remarquer Patrick. En associant des jeux de prise de décision et des images cérébrales détaillées, il espère mieux comprendre l’évolution de la prise de décision au cours des stades précliniques de la maladie d’Alzheimer.

Patrick s’intéresse également à la perception du grand âge dans les différentes cultures. Il évoque avec tendresse sa grand-mère jamaïcaine qui jouait un rôle crucial dans son voisinage en apportant de la nourriture aux enfants dans les écoles.

« Je regarde ma famille en Jamaïque ou celle de mon partenaire au Japon. La façon dont on aborde le vieillissement là-bas se situe pratiquement à l’inverse de ce qui se passe ici. Là-bas, les personnes âgées gardent un rôle actif dans la société. »

D’après lui, l’observation du vieillissement à travers un prisme interculturel ouvre de nouvelles voies de recherche.

Vers une recherche plus inclusive sur le plan culturel

Titulaire d’une bourse d’aide aux universitaires noirs 2023 des IRSC Brain CanadaÌý, conçue pour augmenter le nombre de stagiaires hautement qualifiés s’identifiant comme noirs qui contribuent à la recherche sur le cÅ“ur ou le cerveau au pays, Patrick est conscient des lacunes dans les études sur les maladies neurologiques touchant les communautés noires au Canada et dans le monde. Tout en faisant valoir les interventions en cours pour combler une telle insuffisance, il mentionne le long chemin qui reste à parcourir.

« Lorsque je pense au Mois de l’histoire des Noirs, c’est à cela que je réfléchis, ce qui revient presque à l’acceptation radicale de notre situation. Pour ensuite, aller de l’avant afin de bâtir quelque chose. »

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Dans ses recherches sur le vieillissement, Patrick Hewan insiste sur la nécessité de réaliser davantage d’études pour recueillir des données dans des régions situées hors de l’hémisphère Nord, comme les Caraïbes et l’Afrique, afin de savoir comment les gens surmontent les changements liés à l’âge dans des contextes culturels différents. Il mentionne également la difficulté que posent les échantillons limités recueillis au cours des recherches en neurosciences et en psychologie et rappelle la priorité de diversifier les spécimens lors des études dans le domaine. « Cette tâche exigera des efforts considérables pour instaurer la confiance, mais j’espère participer à cet effort pour réduire les lacunes existantes. »

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Le NeuroÌýMcGill

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Le Neuro (L'Institut-Hôpital neurologiqueÌýde Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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