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Apparition de la maladie d’Alzheimer : l’importance de l’histoire familiale

Sylvia Villeneuve, professeur adjointe à l’université McGill et membre du corps professoral du Centre d'Imagerie Cérébrale McConnell du Neuro
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 26 February 2018

À l’aube de la soixantaine, vous angoissez. Votre mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis ses 65 ans. À quel âge la maladie se déclarera-t-elle chez vous ? Publiée dans JAMA Neurology, une étude canadienne montre que plus une personne se rapproche de l’âge auquel son parent a montré les premiers signes de l’Alzheimer, plus elle a de chance d’avoir dans son cerveau des plaques amyloïdes, des plaques à l’origine des pertes cognitives liées à la maladie.

Dans cette étude menée sur une cohorte de 101 individus, la chercheuse Sylvia Villeneuve (Institut universitaire en santé mentale Douglas ; CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal) montre que l’écart entre l’âge d’une personne et l’âge de son parent à l’apparition de la maladie est un facteur de risque plus important que l’âge de la personne elle-même.

« Une personne de 60 ans qui a eu une mère atteinte de la maladie à 63 ans serait plus à risque d’avoir des plaques amyloïdes dans son cerveau qu’une personne de 70 ans qui a eu une mère malade à 85 ans », explique Sylvia Villeneuve, professeur adjointe à l’université McGill et membre du corps professoral du Centre d'Imagerie Cérébrale McConnell du Neuro.

Son équipe de scientifiques a pu constater que l’impact génétique de la maladie d’Alzheimer est aussi beaucoup plus important que ce que l’on croyait.

« En Ă©tudiant l’évolution du biomarqueur “amyloĂŻde” prĂ©sent dans les Ă©chantillons de liquide cĂ©phalorachidien de nos sujets, nous avons constatĂ© que ce lien entre l’âge du parent et les dĂ©pĂ´ts amyloĂŻdes est plus important chez les femmes que chez les hommes. Ce lien est Ă©galement plus important chez les porteurs du gèneĚýAPOE4, le gène dit de l’Alzheimer », dit Sylvia Villeneuve.

Vers une détection plus précoce de la maladie

La chercheuse et son Ă©quipe ont pu rĂ©pliquer leurs rĂ©sultats sur deux groupes indĂ©pendantsĚý: l’un incluant 128 individus d’une cohorte de l’universitĂ© de Washington Ă  Saint Louis et l’autre comprenant 135 individus d’une cohorte de l’universitĂ© de Wisconsin-Madison. Ils ont aussi reproduit leurs rĂ©sultats en utilisant une technique d’imagerie qui permet de voir les plaques amyloĂŻdes directement dans le cerveau de personnes vivantes.

Leur étude ouvre la voie à la mise au point de méthodes peu coûteuses pour identifier de façon précoce les personnes à risque d’Alzheimer. Selon la Société Alzheimer du Canada, la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence touche actuellement 564 000 Canadiens. 937 000 en seront atteints dans 15 ans. À ce jour, il n’existe aucun traitement réellement efficace pour traiter la maladie d’Alzheimer.

Ces travaux de recherche ont été financés par des subventions d’une chaire de recherche du Canada, des Instituts de Recherche de Santé du Canada, de la Fondation canadienne pour l’innovation, du Fonds canadien de la recherche sur le cerveau, de la Société Alzheimer du Canada et du Fonds de recherche du Québec — Santé.

L’article « Proximity to parental symptom onset and amyloid burden in sporadic Alzheimer’s disease » a été publié dans la revue JAMA Neurology le 26 février 2017. DOI:10.1001/jamaneurol.2017.5135

Source:

Le NeuroĚýMcGill

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Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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