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Dépistage de la tuberculose chez les travailleurs de la santé: une nouvelle étude du CUSM recommande de cibler les travailleurs « à risque »

La stratégie actuelle de dépistage annuel en Amérique du Nord serait coûteuse et inefficace

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 31 July 2017

La tuberculose (TB) constitue un risque reconnu pour les travailleurs de la santĂ©, mais la stratĂ©gie de dĂ©pistage annuel actuellement en vigueur auĚýCanada et aux États-Unis est coĂ»teuse et comporte des avantages très limitĂ©s; cette stratĂ©gie devrait ĂŞtre repensĂ©e, selon une nouvelle Ă©tude, dirigĂ©e par une Ă©quipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© McGill (IR-CUSM). Les rĂ©sultats de cette Ă©tude, publiĂ©s dans la revue BMCĚýMedicine, suggèrent que les organismes de santĂ© enĚýAmĂ©rique duĚýNord devraient considĂ©rer passer Ă  une stratĂ©gie ciblant uniquement les travailleurs de la santĂ© qui prĂ©sentent un risqueĚýĂ©levĂ© de contracter la maladie.

«ĚýL’incidence* de laĚýTB dans les collectivitĂ©s nord-amĂ©ricaines est beaucoup plus faible de nos jours qu’elle ne l’était il y a 25Ěýans, pĂ©riode au cours de laquelle il y avait des Ă©pidĂ©mies deĚýTB dans les villes rĂ©parties dans l’ensemble desĚýÉtats-Unis. En consĂ©quence, le risque que des travailleurs de la santĂ© soient exposĂ©s Ă  laĚýTB et soient infectĂ©s est aussi beaucoup plus faible, explique l’auteur principal de l’étude, le DrĚýKevinĚýSchwartzman, directeur de la Division des maladies respiratoires duĚýCUSM et professeur de mĂ©decine Ă  l’UniversitĂ©ĚýMcGill. Les rĂ©sultats de notre Ă©tude suggèrent qu’il faudrait revoir le protocole de dĂ©pistage annuel de laĚýTB, afin qu’il reflète davantage l’épidĂ©miologie de laĚýTB en AmĂ©rique duĚýNord et, possiblement, dans d’autres pays Ă  revenu Ă©levĂ©, comme les pays d’AmĂ©rique duĚýNord et de l’EuropeĚýseptentrionale.Ěý»

Les chercheurs ont utilisĂ© des donnĂ©es dĂ©jĂ  publiĂ©es Ă  partir desquelles ils ont fait Ěýune simulation sur une cohorte deĚý1Ěý000Ěýtravailleurs ayant tous reçu des rĂ©sultats nĂ©gatifs au test de base effectuĂ© Ă  l’embauche – prenant en considĂ©ration leurs tâches professionnelles, l’exposition Ă  laĚýTB, les tests et le traitement. Ils ont comparĂ© le rapport coĂ»t-efficacitĂ© deĚýtroisĚýstratĂ©gies de dĂ©pistage diffĂ©rentesĚý:Ěýle dĂ©pistage annuel (dĂ©pistage pour l’ensemble des travailleurs qui sont en contact avec les patients), le dĂ©pistage ciblĂ© (dĂ©pistage rĂ©gulier visant seulement les travailleurs Ă  haut risque d’exposition) et le dĂ©pistage post-exposition (dĂ©pistage n’étant effectuĂ© qu’après l’identification d’une exposition). Les chercheurs ont pris en considĂ©ration deuxĚýtests pour diagnostiquer l’infection tuberculeuseĚý: leĚýtest cutanĂ© Ă  la tuberculineĚý(TCT) ainsi que le test QuantiFERON-TB-Gold In-Tube (QFT), plus rĂ©cent. Les rĂ©sultats de l’étude montrent que le test QFT s’est avĂ©rĂ© plus coĂ»teux que leĚýTCT, ne prĂ©sentant peu ou pas d’avantages additionnels.

Ěý«ĚýNous avons fait des projections de coĂ»ts, de morbiditĂ©, de survie pondĂ©rĂ©e par la qualitĂ© et de mortalitĂ© sur une pĂ©riode deĚý20Ěýans après l’embauche. L’une des conclusions les plus frappantes a Ă©tĂ© de constater que la stratĂ©gie de dĂ©pistage annuel actuelle coĂ»te plus de 1,7Ěýmillion de dollars pour ne prĂ©venir qu’un cas additionnel deĚýTB active chez les travailleurs de la santĂ©, en comparaison Ă  une stratĂ©gie de dĂ©pistage plus ciblĂ©e qui, elle, coĂ»terait un peu plus de 400Ěý000 $ par cas de TB active prĂ©venu, en comparaison au protocole de dĂ©pistage post-exposition, a expliquĂ© le premier auteur de l’étude, GuillaumeĚýMullie, Ă©tudiant en quatrième annĂ©e de mĂ©decine Ă  l’UniversitĂ©ĚýMcGill. «ĚýLes coĂ»ts des pratiques courantes sont significatifs pour le système de la santĂ©, et il pourrait s’avĂ©rer judicieux de reconsidĂ©rer les recommandations existantes.Ěý»
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«ĚýSi l’on teste Ă  rĂ©pĂ©tition des travailleurs de la santĂ© qui ne sont pas vraiment exposĂ©s Ă  laĚýTB, l’on va obtenir des rĂ©sultats faux positifs, car les tests ne sont jamais parfaits. Aussi, plus le risque d’exposition rĂ©elle Ă  laĚýTB est faible, plus il est probable que le test se rĂ©vĂ©lant positif soit un faux positif; autrement dit, il est probable que ce test n’ait aucun lien avec une exposition rĂ©elle ou avec une infectionĚý», poursuit le DrĚýSchwartzman, qui est aussi chercheur du Centre international deĚýTB deĚýMcGill – qui regroupe des scientifiques du monde entier travaillant conjointement pour lutter contre laĚýtuberculose.

Selon les chercheurs, les travailleurs de la santĂ© ne devraient pas ĂŞtre invitĂ©s systĂ©matiquement chaque annĂ©e Ă  se faire tester uniquement parce que le protocole le prĂ©voit. PlutĂ´t, seuls les travailleurs qui prĂ©sentent un risque particulièrement Ă©levĂ©, par exemple, les inhalothĂ©rapeutes procĂ©dant Ă  des bronchoscopies ou le personnel de laboratoire de microbiologie, devraient encore ĂŞtre testĂ©s rĂ©gulièrement, indĂ©pendamment de leur exposition Ă  laĚýTB. Les autres travailleurs ne devraient ĂŞtre Ă©valuĂ©s qu’après avoir Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  un patientĚýcontagieux.

Attribuable Ă  la bactĂ©rieĚýMycobacterium tuberculosis, laĚýTB est encore l’une des principales causes de morbiditĂ© et de mortalitĂ© Ă  l’échelle mondiale. Dans sa phase active, elle se transmet par des gouttelettes lorsque le patient tousse ou Ă©ternue. Après le premier contact d’une personne avec le microbe, la maladie peut se dĂ©velopper rapidement ou demeurer latente pendant plusieurs annĂ©es avant d’entrer dans sa phase active. Le dĂ©pistage systĂ©matique et le traitement de l’infection tuberculeuse latente constituent des volets importants de la stratĂ©gie de prĂ©vention de laĚýTB dans les Ă©tablissements de soins de santĂ© duĚýCanada et des États-Unis; toutefois, des donnĂ©es rĂ©centes ont remis en question le rapport coĂ»t-efficacitĂ© de cetteĚýstratĂ©gie.

«ĚýLes ressources actuellement affectĂ©es au dĂ©pistage systĂ©matique de laĚýTB chez les travailleurs de la santĂ© enĚýAmĂ©rique duĚýNord pourraient plutĂ´t ĂŞtre utilisĂ©es Ă  d’autres fins, comme accroĂ®tre la prĂ©vention et offrir une infrastructure permettant de tester et de soutenir les communautĂ©s qui prĂ©sentent un risque plus Ă©levĂ© de dĂ©velopper laĚýTB, comme les sans-abris, les personnes nĂ©es Ă  l’étranger et les populations autochtonesĚý», conclut leĚýDrĚýSchwartzman.

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* Incidence de la tuberculose (pour 100 000 personnes)Ěý: 4,6 nouveaux cas de tuberculose active par an au Canada contre 3,0 nouveaux cas par an aux États-Unis.

Au sujet de l’étude

Cette Ă©tude a Ă©tĂ© rendue possible grâce au soutien des Instituts de recherche en santĂ© du Canada (IRSC). L’articleĚýRevisiting annual screening for latent tuberculosis infection in healthcare workers: a cost-effectiveness analysis a Ă©tĂ© co-Ă©crit par Guillaume A. Mullie, Kevin Schwartzman (Épidemiologie respiratoire, Institut Thoracique de MontrĂ©al du CUSM, FacultĂ© de mĂ©decine et McGill International TB Centre, UniversitĂ© McGill), Alice Zwerling (Bloomberg School of Public Health, Johns Hopkins University), et Dieynaba S. N’Diaye (ÉpidĂ©miologie respiratoire, Institut Thoracique de MontrĂ©al du CUSM et Centre international de TB McGill, UniversitĂ© McGill).

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Pour en savoir plus, consultez l’étude. DOI: DOI: 10.1186/s12916-017-0865-x

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À propos de l’Institut de recherche du CUSM:

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Ă€ propos du Centre international de la tuberculose McGill:

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