La modification des habitudes : la clé de la perte de poids
Les experts en gestion comportementale peuvent-ils aider les personnes affichant un surplus de poids à perdre quelques kilos? Des chercheurs de l’Université McGill en sont persuadés. Selon leurs travaux, cette approche peut mener à une perte de poids pouvant représenter jusqu’à 10 pour cent de la masse corporelle.
Bärbel Knäuper, Steven Grover et les membres de leur équipe ont travaillé avec près de 200 participants présentant un surplus de poids (tant des hommes que des femmes). Les sujets ont pris part à une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) échelonnée sur douze mois et visant une perte de poids accrue en groupe. Les résultats obtenus indiquent que les compétences en matière de thérapie cognitivo-comportementale des entraîneurs (doctorants en psychologie clinique) qui assuraient le déploiement du programme étaient — à l’instar de la prise en note assidue de l’alimentation et de l’activité physique à l’aide de plateformes électroniques telles que MyFitnessPal et myhealthcheckup — des facteurs de la plus haute importance quant à l’issue du traitement.
En règle générale, les programmes d’amaigrissement en groupe permettent d’obtenir une perte de poids maximale oscillant entre trois et cinq pour cent. Les chercheurs se sont employés à rehausser l’efficacité de tels programmes en mettant l’accent sur la modification des habitudes.
Voici ce qu’ils ont découvert:
• les programmes d’amaigrissement de nature comportementale doivent être supervisés par des experts en modification du comportement;
• une part importante de la perte de poids a été enregistrée par des sujets de programmes en groupe, ce qui représente en moyenne dix pour cent (environ dix kilogrammes par personne) en douze mois. Un an après la fin du programme, la plupart des participants avaient maintenu cette perte de poids;
• les individus n’ayant pas été en mesure d’enregistrer une perte de poids aussi élevée sont ceux qui ingèrent une quantité d’aliments disproportionnée lorsqu’ils éprouvent des émotions négatives (mangeurs émotionnels).
Publiées dans la revue Obesity, les découvertes « indiquent qu’une perte de poids importante peut être atteinte au sein d’un groupe à l’aide de la TCC », explique la professeure Knäuper du Laboratoire de psychologie de la santé du Département de psychologie. « Nous sommes à étudier les facteurs qui contribuent à une perte de poids accrue, tout en poursuivant nos travaux relativement à l’optimisation des efforts d’amaigrissement grâce à l’intégration de la TCC et en concevant des programmes mieux adaptés aux mangeurs émotionnels. »
Une subvention de fonctionnement majeure des Instituts de recherche en santé du Canada a été affectée à la réalisation de ces travaux.
L’article « The Effects of If-Then Plans on Weight Loss: Results of the McGill CHIP Healthy Weight Program Randomized Controlled Trial », par B. Knäuper et coll., a été publié le 26 août 2018 dans la revue Obesity.
DOI : 10.1002/oby.22226