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L’aube d’une nouvelle ère pour la recherche en imagerie chez les petits animaux

Une étude menée en collaboration par l’Université McGill et l’Université d’Anvers permet la réalisation de tomographies par émission de positons (TEP) sans anesthésie chez les animaux.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 30 May 2019

Vous est-il déjà arrivé, une demi-heure durant, de tenter de faire garder la pose à vos animaux de compagnie pour en prendre un cliché parfait, sans succès? Les chercheurs ont exactement le même problème lors de la réalisation de tomographies par émission de positons (TEP) chez les petits animaux. Pour cette raison, l’anesthésie est largement utilisée en imagerie animale. Il s’agit de l’une des principales limitations des études d’imagerie, puisque l’anesthésie altère l’état physiologique normal de l’animal, ce qui jette un flou sur les réponses aux questions que bon nombre de chercheurs se posent.

Grâce aux efforts conjoints de l’Université McGill et de l’Université d’Anvers, en Belgique, cet état de fait n’est plus inéluctable. Une étude récente, publiée dans la revue NeuroImage par des chercheurs du Centre d’imagerie moléculaire d’Anvers (MICA, pour Molecular Imaging Center Antwerp) et de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas de l’Université McGill, décrit une nouvelle plateforme d’imagerie par TEP capable d’effectuer simultanément un balayage de plusieurs animaux éveillés.

Cette plateforme utilise un algorithme qui suit les mouvements de la tête d’un seul animal, mis au point par les chercheurs Alan Miranda et Jeroen Verhaeghe du MICA. Grâce à une collaboration avec des spécialistes d’imagerie du Neuro (Institut et hôpital neurologiques de Montréal), et des chercheurs de l’Institut Douglas, les scientifiques ont réussi à faire le suivi simultané des mouvements de deux animaux par un appareil de TEP.

« Nous pensons que notre découverte marquera l’aube d’une nouvelle ère pour la recherche en imagerie par TEP chez les petits animaux, dans laquelle les chercheurs pourront enfin réaliser des expériences qu’ils souhaitaient effectuer depuis longtemps », explique Pedro Rosa-Neto, professeur agrégé aux départements de neurologie et neurochirurgie et de psychiatrie ainsi que chercheur au Laboratoire de neuroimagerie translationnelle (LNT) de l’Université McGill.

Auparavant, les méthodes mises au point pour éviter d’avoir recours à l’anesthésie nécessitaient des capteurs externes ou l’implantation chirurgicale d’appareils permettant le balayage du cerveau des animaux en mouvement. La nouvelle méthode, rendue possible grâce à une collaboration entre le professeur Rosa-Neto et ses collègues, offre par conséquent un moyen moins effractif de réaliser des études d’imagerie, et permet aux animaux d’interagir de façon « naturelle » pendant les balayages.

« Depuis le début, notre objectif était de développer une approche pratique afin de faire de l’imagerie sans anesthésiant. Après plus de trois ans de travail, nous avons réussi à développer une approche pouvant être facilement mise en place afin que les scientifiques puissent s’intéresser à des phénomènes biologiques plutôt que de s’attarder à divers enjeux techniques reliés à la méthode d’imagerie », dit Jeroen Verhaeghe, professeur au Centre d’imagerie moléculaire d’Anvers et à l’Université d’Anvers.

Grâce à cette plateforme novatrice, le LNT et le MICA poursuivent leur collaboration et espèrent trouver les réponses à des questions qui taraudent les scientifiques depuis longtemps, ce qui est notamment le cas de la mesure dans laquelle les cellules du cerveau utilisent le glucose comme source principale d’énergie. La nouvelle méthode de balayage pourrait aussi aider à comprendre les fondements neurochimiques de la compassion, de la peur, de l’apprentissage et de la mémoire, chose impossible en faisant de l’imagerie en ayant recours à des anesthésiants.
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Pour visionner une vidéo de la procédure de balayage :


Pour obtenir des renseignements complémentaires sur l’étude :

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