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Le verglas inscrit dansĚýl'ADN

L’exposition prénatale au stress généré par des catastrophes naturelles détermine le profil épigénétique des bébés

Des scientifiques de l’Institut universitaire en santĂ© mentale Douglas et de l’UniversitĂ© McGill ont dĂ©tectĂ© une signature distinctive dans l’ADN d’enfants nĂ©s après la tempĂŞte de verglas de 1998 au QuĂ©bec. Cinq mois après cette tempĂŞte, les chercheurs ont recrutĂ© des femmes qui Ă©taient enceintes pendant la catastrophe et ont Ă©valuĂ© leur degrĂ© de difficultĂ© et de dĂ©tresse dans une Ă©tude appelĂ©e Projet Verglas.Ěý

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 29 September 2014

Treize ans plus tard, ils ont dĂ©couvert que l’ADN Ă  l’intĂ©rieur des lymphocytes T –Ěý un type de cellule du système immunitaire - de 36 enfants prĂ©sentait un profil distinctif de mĂ©thylation de l’ADN. Les chercheurs ont conclu pour la première fois que les difficultĂ©s vĂ©cues par les mères ont dĂ©terminĂ© le degrĂ© de mĂ©thylation de l’ADN dans les lymphocytes T.Ěý La signature «ĚýĂ©pigĂ©nĂ©tiqueĚý» a un rĂ´le Ă  jouer dans la façon dont les gènes s’expriment. Cette Ă©tude est Ă©galement la première Ă  montrer que c’est l’exposition Ă  un stress objectif (par exemple vivre plusieurs jours sans Ă©lectricitĂ©), et pas le degrĂ© de dĂ©tresse chez les femmes enceintes, qui cause des changements Ă  long terme de l’épigĂ©nome de leurs bĂ©bĂ©s.Ěý

Les effets sur la santé de ces enfants sont moins perceptibles, mais les changements dans la famille des gènes liés à l’immunité et au métabolisme des sucres détectés chez ces bébés, aujourd’hui devenus adolescents, pourraient augmenter leurs risques de souffrir d’asthme, de diabète ou d’obésité.

Parmi l’équipe de scientifiques qui a mené cette étude, on peut citer Lei Cao-Lei, Division de recherche psychosociale, Centre de recherche de l’Institut Douglas et Département de psychiatrie de l’Université McGill; Moshe Szyf, Département de pharmacologie et de thérapeutique, Programme Sackler en épigénétique et psychobiologie de l’Université McGill; et Suzanne King, Division de recherche psychosociale, Centre de recherche de l’Institut Douglas et Département de psychiatrie de l’Université McGill.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue internationale en ligne PLOS ONE, le 19 septembre 2014.

En juin 2014, le Projet Verglas a publiĂ© dans les revues BioMed Research International et Psychiatry Research des rĂ©sultats qui montraient des liens entre le stress maternel prĂ©natal (SMPN) et l’apparition de symptĂ´mes d’asthme et d’autisme, respectivement,Ěý chez les enfants.Ěý

Le Projet Verglas

Quand la tempête de verglas de janvier 1998 a plongé dans le noir plus de 3 millions de Québécois pendant 45 jours, l’équipe de chercheurs a profité de l’occasion pour étudier les effets du stress sur les femmes enceintes, sur leur grossesse et sur leur enfant à naître. Elle a suivi un groupe de 150 familles dont la maman était enceinte pendant la tempête de verglas ou est tombée enceinte peu après, dans le but d’observer les effets immédiats de différents niveaux et types de stress sur l’enfant à naître. L’équipe continue de suivre ces enfants, qui sont aujourd’hui des adolescents.

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