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Mieux comprendre les connexions cérébrales par l’étude d’une famille québécoise porteuse d’une mutation génétique rare

L’imagerie du cerveau pourrait approfondir notre compréhension des troubles psychiatriques et du circuit de la récompense du cerveau
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 18 June 2018

L’étude menĂ©e auprès d’une famille quĂ©bĂ©coise porteuse d’une mutation gĂ©nĂ©tique rare jette un nouvel Ă©clairage sur la structure du cerveau et, selon l’équipe de chercheurs dirigĂ©e par l’UniversitĂ©ĚýMcGill, nous permet de mieux comprendre certains troubles psychiatriques, comme la dĂ©pression, les dĂ©pendances et la schizophrĂ©nie.

On sait très peu de choses sur le mĂ©canisme de formation des connexions cĂ©rĂ©brales. Des Ă©tudes sur la souris menĂ©es par la professeure CeciliaĚýFlores, du DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ©ĚýMcGill, avaient rĂ©vĂ©lĂ© que le gèneĚýDCC aidait les cellules productrices de dopamine Ă  Ă©tablir des connexions particulières dans le cerveau en dĂ©veloppement chez l’adolescent.

S’appuyant sur ces travaux, une nouvelle Ă©tude publiĂ©e dans The Journal of Neuroscience par la professeure Flores et MarcoĚýLeyton, Ă©galement professeur au DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ©, indique que le gène DCC semble avoir les mĂŞmes effets chez l’humain.

En procédant à des épreuves d’imagerie du cerveau chez vingt membres d’une famille partageant une copie du même gène DCC muté, les chercheurs ont constaté une connectivité moindre entre les aires d’origine des neurones dopaminergiques (la substance noire et l’aire tegmentale ventrale) et leurs structures cibles, comme le cortex frontal et le striatum, lequel était également de taille réduite chez les sujets de l’étude.

«ĚýCes rĂ©sultats sont très intĂ©ressants, car nous avons Ă©tĂ© en mesure de montrer que cette mutation du gène DCC provoque des modifications semblables chez la souris et chez l’humainĚý», mentionne CeciliaĚýFlores.

Étant donnĂ© que les systèmes du cerveau touchĂ©s par le gène influent sur la rĂ©ponse du circuit de rĂ©compense, il n’est pas surprenant de constater que les membres de cette famille porteurs de la mutation du gèneĚýDCC prĂ©sentent Ă©galement des traits d’impulsivitĂ© moins marquĂ©s et qu’ils soient moins susceptibles de fumer la cigarette. En fait, de plus en plus d’études, y compris celles de l’équipe de la professeure Flores, Ă©tablissent un lien entre le gène DCC et diffĂ©rents troubles psychiatriques.

«ĚýPuisque ce gène influe sur les voies dopaminergiques du cerveau, qui sont en cause dans la schizophrĂ©nie, les dĂ©pendances et la dĂ©pression, notre Ă©tude pourrait nous permettre de dĂ©celer comment ces troubles se dĂ©clarent. La mutation du gène DCC dont a hĂ©ritĂ© cette famille quĂ©bĂ©coise offre probablement un effet protecteur, alors que d’autres versions du mĂŞme gène semblent accroĂ®tre le risque de troubles psychiatriques. Or, notre Ă©tude nous aide Ă  comprendre pourquoi, et elle dĂ©montre clairement qu’un seul gène peut avoir des effets importants sur les connexions du système nerveux chez l’humainĚý», affirme le professeurĚýLeyton, auteur en chef de l’étude.

L’article «ĚýMesocorticolimbic Connectivity and Volumetric Alterations in DCC Mutation CarriersĚý», par Daniel Vosberg et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans The Journal of Neuroscience.

DOI:

Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le National Institute on Drug Abuse des États-Unis.

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