Prévenir les invasions extraterrestres
La recherche de la vie extraterrestre est une aventure passionnante qui pourrait donner lieu à de prodigieuses découvertes dans un avenir assez rapproché. Cela dit, les agences spatiales du monde entier, dont la NASA et l’Agence spatiale européenne, sont depuis longtemps conscientes des risques de contamination biologique et ont mis en place des politiques de protection planétaire. Face à l’augmentation du nombre de missions spatiales, notamment celles visant à rapporter des échantillons sur Terre, une nouvelle étude dirigée par un chercheur de l’Université McGill préconise les collaborations entre astrobiologistes et biologistes de l’invasion pour renforcer la biosécurité planétaire.
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Selon un article récent paru dans , les missions spatiales vers Mars, d’autres planètes et d’autres lunes comportent des risques de contamination biologique, tant pour la Terre que pour les planètes de destination. Les auteurs de l’article, qui porte sur une étude dirigée par l’Université McGill et menée en collaboration avec des chercheurs spécialisés en invasions biologiques, en astrobiologie et en biosécurité, soutiennent que la biosécurité planétaire devrait s’appuyer sur les connaissances acquises grâce aux sciences de l’invasion.
Exploration spatiale : risques de contamination pour les écosystèmes terrestres et extraterrestres
« La probabilité qu’un organisme extraterrestre vivant voyage clandestinement, parvienne sans encombre sur Terre, puis s’y implante, est assez faible », affirme Anthony Ricciardi, auteur principal de l’article et professeur d’écologie de l’invasion et d’écosystèmes aquatiques à l’Université McGill. « Mais il faut renforcer les approches actuelles en matière de biosécurité pour faire face à ces dangers, à mesure que la fréquence et l’échelle des missions spatiales augmentent. »
L’exploration spatiale présente également un risque de contamination des écosystèmes extraterrestres. En effet, une grande variété de souches microbiennes extrêmement résistantes aux rayonnements ionisants, à la dessiccation et aux désinfectants chimiques a été découverte dans les salles blanches de la NASA, où sont assemblés les vaisseaux spatiaux. ³¢â€™a°ù³Ù¾±³¦±ô±ð recommande de traiter les planètes et lunes susceptibles d’abriter de la vie comme des systèmes insulaires, à l’instar des îles océaniques et des zones isolées de la Terre (comme Hawaï, l’Australie ou l’Antarctique), dont les écosystèmes se sont révélés extrêmement sensibles aux effets de l’importation d’espèces exotiques envahissantes.
Les clés de la biosécurité : détection précoce et réaction rapide
Les chercheurs affirment que, bien que la probabilité de tels événements soit infime, la biosécurité planétaire devrait s’appuyer sur les connaissances acquises par les sciences de l’invasion. Ils recommandent d’adapter les protocoles de détection précoce, d’évaluation des risques, de réaction rapide et de confinement actuellement utilisés pour les espèces envahissantes sur Terre en vue de faire face aux contaminants extraterrestres potentiels. Les chercheurs soulignent l’importance de la détection précoce et de la réaction rapide, tout particulièrement dans la prévention de la propagation de contaminants biologiques extraterrestres.
« La détection précoce pourrait être facilitée par les nouvelles technologies de séquençage de l’ADN », ajoute Anthony Ricciardi. Associées à des bases de données soigneusement entretenues sur les organismes présents dans les salles blanches, ces technologies permettraient d’identifier toute espèce envahissante en éliminant les espèces qui auraient pu être introduites accidentellement sur d’autres planètes lors de missions spatiales antérieures. Cette possibilité est envisageable pour la planète Mars, qui a été visitée par plus de deux douzaines de vaisseaux spatiaux à ce jour. »
Les chercheurs concluent que la recherche de la vie au-delà de notre planète peut donner lieu à d’immenses découvertes, mais qu’il convient d’améliorer les approches actuelles en matière de biosécurité pour se prémunir contre tout danger lié aux espèces extraterrestres, à mesure que la fréquence et l’ampleur des missions spatiales augmentent.
³¢â€™a°ù³Ù¾±³¦±ô±ð «Planetary biosecurity: applying invasion science to prevent biological contamination from space travel », par Anthony Ricciardi, Phillip Cassey, Stefan Leuko et Andrew P. Woolnough, a été publié dans . DOI : |
L’Université McGill
Fondée en 1821, l’Université McGill accueille des étudiants, des professeurs et des employés d’exception de partout au Canada et du monde entier. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités du Canada et du monde. Établissement d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs
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